17 oct. 2012

De la pop de Sofia

Dans une des premières scènes de Somewhere, deux jeunes jumelles blondes en jupe plissée d'écolière performent une pole-dance dans une chambre d'hôtel face à un client. Musique improbable, chorégraphie maladroite, poses pseudo-érotiques, barre d'aluminium portable. Et le mec s'endort ! Moment ultra lucide du film : le cool chez/de Sofia Coppola est devenu ennuyant.
Ça n'empêchera pas la réalisatrice de nous ressortir deux fois la même scène. À un moment le mec est sur le point de ressentir un truc, un vague baisé volé, mais ça reste mou, ça peine à déboucher sur quelque chose. Du coup difficile de ne pas ironiser sur la présence de ce tableau d'Ed Ruscha Cold Beer, Beautiful Girl posé emballé dans un coin de la chambre d'hôtel, détail lourdement appuyé par Coppola : le pop est cantonné à l'espace plan, élément d'histoire dans un relief qui n'arrive plus à l'envelopper.
Toute la réussite de Somewhere est là : film fasciné par la conscience de sa médiocrité, de son échec à dire quelque chose sur l'Événement pop.